vendredi 1 mai 2015

Tadaaaaam !

En janvier, je vous avouais sans honte que je m'étais mise au tricot. Attendez...c'est trop ringard ce mot...Faut que je trouve un truc plus vendeur...Je la refais...

Je pratique le" needle art" et j'ai commencé une robounette pour numéro 2 il y a...piou...un bail (blague de juriste). Bref, après quatre mois de dur labeur (traduction : j'ai laissé le truc en plan pendant des semaines), j'ai enfin terminé.

Bon, ça vous semble sans doute moins extraordinaire que ma belle-sœur qui a fait les 10 kms de Nîmes ce week-end... Je le ferai l'année prochaine. Je dis ça tous les ans, en même temps. Mais sachez que j'ai toujours de bonnes excuses.
C'est vrai, Monsieur le Président, je le jure. Je venais à peine de me remettre à la course à pied que numéro 2 a décidé de m'échapper alors que je tentais de nettoyer le truc horrible qui remontait jusqu'au milieu de son dos (du caca, ndlr). Et j'ai vu dans son regard qu'elle voulait se faire le tapis de numéro 1. Je l'imaginais déjà s'asseoir dessus puis me regarder avec un sourire victorieux. Alors, ni une ni deux, j'ai piqué un sprint avant qu'elle n'atteigne son but. Et j'ai réussi à éviter le pire. Ou presque...puisque dans ma course, j'ai shooté dans le pied du lit de numéro 1 et j'y ai laissé un orteil.
René a crié "une maman à terre, une maman à terre !".
Et effectivement, j'étais à terre, me tenant le pied mais gardant la tête haute.

Après, je vous la fait courte :
  • tu veux aller à l'hôpital parce que ton orteil là, il est tout violet et a un peu triplé de volume ?
  • meuh non, je vais m'allonger quelques minutes pendant que vous allez vous barrer d'ici pour me laisser pleurer à chaudes larmes.
  • ok, à plus.
Trois minutes plus tard :
  •  René ? ouais, c'est ta femme super relou. Bon, tu peux rentrer et m'amener à l’hôpital parce qu'en fait j'ai trop mal ?
  • Ok, je viens de passer 10 minutes à préparer les enfants, à sortir les vélos et à les installer mais, pas de souci, on a roulé 1 minute 30, on va rentrer.
  • Merci, t'es cool René.
Arrivés aux urgences, au bout de vingt minutes d'attente rien que pour l'admission :
  • Super-relou, je vais rentrer et faire le bain des enfants. Tu me tiens au jus ?
  • OK. A plus dans le bus.
 Et là, alors que René vient à peine de partir,  le mec qui était juste devant moi sort de la salle d'admission et m'annonce : "c'est parti pour deux heures d'attente...au moins..."

Je vous le donne en mille :
  • René ? Devine qui c'est...Les enfants sont dans le bain ? Ah, non ? tu viens seulement de garer la voiture, sortir tout le monde des sièges-auto, d'enlever les vestes et les chaussures ? Euh, alors voilà, y'en a pour au moins deux heures.
  • Et ?
  • Ben...
  • OK, on arrive.
J'ai compris, à cet instant précis, que René est sans aucun doute le seul mec capable de me supporter sur cette planète. Parce que oui, il a fait tout ça sans m'engueuler. Dingue, non ?
Mais bon, je m'égare. Tout ça pour dire que j'ai pas couru depuis deux semaines et que je me suis remise au "needle art".



Le modèle
  • Numéro 2, viens voir la robe que Maman a faite pour toi, elle est trop belle !
  • Merci René. Alors...ça valait le coup de passer toutes ces soirées à côté de Super-pas-glam qui répétait  "attends, je refais juste un rang et on discute", hein ? (ouais, vous vous souvenez, je ne sais pas faire deux choses en même temps).
Pas de réponse.
  • Bon, on essaie cette robe sur numéro 2, Supernana ?
  • Je préfère pas. Elle risque de l'abimer.
  • Tu déconnes ?
Évidemment que je déconnes. J'ai pas tricoté 10 milliards de mailles pour la laisser au placard. Bon, le hic, c'est que c'est une robe faite avec de la bonne laine bien chaude. Grâce à Zeus, ou Éole peut-être - s'il y a des spécialistes en mythologie grecque, qu'ils n'hésitent pas à me dire quel Dieu est responsable de ce temps de merde, pile pendant les vacances et/ou pendant les week-end - numéro 2 va pouvoir en profiter un peu.

Donc, v'latipa qu'on lui enfile et que René s'empare de l'Ipad pour immortaliser ce moment, Supermaman toute fière, les deux mains prêtes à applaudir. Et là, numéro 2 se met à chialer. Mais pas les petites larmichettes, non, les grosses larmes avec le bruit qui va avec, le nez qui coule, la totale j'vous dis.
  • A mon avis, ça la gratte.
  • Meuh non, t'y connais rien René, c'est de la laine qui gratte pas. Allez numéro 2, souris pour la photo !
  • Je crois qu'elle aime pas sa nouvelle robe (ah les enfants, ils sont plein d'imagination)
  • Meuh non, numéro 1. (M'adressant ensuite à René) Je crois surtout qu'elle veut pas que tu la prennes en photo pour pas que tu puisses lui coller la honte le jour de ses 18 ans. Elle est maligne ma ptite numéro 2.
Tadaaam !