J'ai toujours un peu de mal à laisser la chair de ma chair, mon fils ma bataille, mon sang, mon oxygène.
Bref...
De retour à 17h30 dans notre chez-nous hyper silencieux, silence limite inquiétant, on a pris une décision de ouf : avec René, on s'est fait un ciné. La séance de 18 h, le truc de dingue. Comme ça, à 20 heures, on était rentrés dis donc.
René m'avait parlé de "my skinner sister" il y a quelques semaines déjà :
- ils disent que c'est le nouveau "little miss sunshine"
- qui ça "ils" ?
- je sais pas, on s'en fout. Regarde la bande-annonce, ça a l'air pas mal.
- c'est vrai que l'héroïne fait penser à celle de "little miss sunshine". On essaiera d'aller le voir si tu veux.
En tout cas, ça tient presque du miracle, mais ce film là, on l'aura vu !
"My skinny sister", c'est l'histoire d'une petite rondouillette, Stella, qui voue une profonde admiration pour sa grande sœur, Katja. Katja est belle, mince et a un excellent niveau en patinage artistique (bon, ça c'est mon analyse, mais en vérité, j'y connais rien en patinage alors...). Elle s'astreint à une discipline de fer : elle patine énormément et quand elle ne patine pas, elle court ou fait des abdos.
La vie de cette petite famille suédoise paraît équilibrée mais très vite, on se rend compte que Katja est au centre de toutes les attentions... trop.
Pour autant, on découvre une belle complicité entre les deux sœurs.
Très vite, le comportement de Katja va évoluer. Jusqu'à ce jour où Stella découvre que sa sœur se fait vomir. Et Stella promet de ne rien dire à ses parents.
Voilà, le décor est planté. C'est parti pour une tranche de vie d'une famille dont un membre est anorexique.
Nous avons été absorbés par le film du début à la fin, avec une sensation d'oppression.
On pense forcément à nos enfants en découvrant cette histoire : comment protéger nos enfants de ce fléau mais aussi comment préserver l'enfant qui va bien ? Parce que c'est surtout ça l'histoire de "my skinny sister" : la grande sœur excelle dans un domaine artistique et les parents ne prêtent pas trop attention à la petite rondelette qui sourit. Quand la grande sœur est confrontée à cette terrible maladie et que les parents découvrent la vérité, ils se perdent dans leur impuissance et en oublient complètement la petite sœur qui ne sourit plus.
S'il y a un bémol sur le film, c'est bien celui du rôle des parents. Je ne sais pas trop quelle a été la volonté de la réalisatrice sur ce point, et particulièrement concernant le père, qu'on a envie de gifler. Peut-être a-t-elle voulu montrer le type de réaction possible d'un parent dans une telle situation : dédramatiser ou nier, tout simplement ?
Ce qui est intéressant, et qui du coup atténue mon bémol, c'est que tout est présenté du point de vue des enfants.
La référence à "little miss sunshine" m'avait persuadée, à tort, que j'allais beaucoup rire (en fait, la référence tient uniquement à la jeune actrice, qui fait tout de suite penser à celle de "little miss sunshine").
Si on rit parfois (le rire de Stella est un bonheur), on est paralysé par la forte émotion qui émane de ce film.
Ce film est bouleversant, perturbant, émouvant. Les deux jeunes actrices portent le film. Elles sont vraiment étonnantes. Un beau film d'auteur, comme je les aime.
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