dimanche 25 mai 2014

A vot' bon coeur, M'sieurs dames !

Certains le savent peut-être, beaucoup l'ignorent, mais depuis fin 2012, je suis bénévole dans une association.
J'en profite d'ailleurs pour vous informer que non, il n'est pas nécessaire d'avoir des jambes d' 1,20 m et d'être blonde pour être bénévole à la Croix-Rouge française.





Il faut dire qu'avec un emploi à temps plein, 2 enfants en bas âge, le yoga, la course à pied et la chasse aux poux, j'avais du temps à tuer, vous vous en doutez. Anyway... (spéciale dédicace pour toi mon ado préférée).

Ce week-end, c'était la quête nationale. Si vous l'ignoriez, c'est que vous viviez sur une autre planète ou que vous êtes allés faire une randonnée au fin fond du Cantal avec un âne (l'animal). En tout cas, sachez que je suis passée du côté obscur de la force, puisque c'était mon baptême : j'ai rejoins l'équipe des quêteurs, le temps d'une matinée.

Samedi matin, j'étais donc dans les starting-blocks. J'arrive à l'UL de ma ville à 9h00 (UL : entendez "unité locale"), pour un petit cours accéléré des "10 commandements du parfait quêteur". Bon, OK, il était 9h17, mais numéro 1 avait décidé que je devais faire du bénévolat à la maison "mamaaaaaaan, pitiéééééé, je veux que ce soit TOI qui m'habille, s'il te plaiiiiiiiit". Parfois, céder est plus rapide que négocier.
Une bénévole m'accueille et m'explique comment on quête. Ça paraît peut être évident, mais une fois qu'il faut y aller, tu fais moins ta maline.

En gros, ça fonctionne comme ça :
1. Tu mets ta petite tenue d'Adriana
2. Tu prends ton tronc (je sens que j'en ai perdu la moitié là.... Le tronc, c'est le nom de la petite boi-boite où les gentils gens vont mettre leurs sous-sous) "tu veux un p'tit tronc ou un grand tronc ?".  Euh...un grand, je suis optimiste.
3. Tu prends un sac, dans lequel tu glisses des bonbons, des flyers (pour expliquer les activités de la Croix Rouge pour les gens qui seraient intéressés), et des petits autocollants "Croix-Rouge" que tu remets à chaque donateur
4. Tu choisis ta destination : devant Carrefour ? devant Leclerc ? Au croisement de tels rues où tu seras toute seule ? Au croisement de telle place où tu ne seras pas toute seule ? Euh...j'ai un peu peur Madame, alors je vais aller au croisement où y aura d'autres copains à moi...
5. Tu lis les 10 commandements : être souriant, poli, mettre de la crème solaire (ah mince, j'en ai pas. Bon, il fait 12 degrés, et j'ai peur qu'il pleuve, donc ça devrait aller...), etc.
6. quand tu as fini, tu reviens compter les sous-sous.

Après cette expérience sympatoche, j'ai envie de vous parler des quêteurs mais aussi de tous ces gens que j'ai vu, à MON feu rouge, tout au long de la matinée. Parce que, même si évidemment il ne faut pas généraliser, j'ai des trucs incroyables à partager.

Commençons par les quêteurs...
Il faut savoir que pour certains, la quête nationale est une compet'. Ils s'inscrivent à tous les créneaux possibles (là où toi tu as du mal à caser trois heures de quête dans ton planning), ils ont LEUR endroit stratégique, et leur but : battre leur record perso et être le vainqueur de l'UL (je sens que certains remontent en haut de cet article pour aller vérifier ce qu'est l'UL). C'est dingue !!!

Quand je suis arrivée rejoindre mes copains au fameux croisement, je me suis donc faite gentiment dégagée d'un 1er feu. "Attends, ici, c'est MON feu, tout le monde le sait, je viens TOUJOURS ici". Ok, mec, détend-toi, y en a plein d'autres des feux, je me casse.
N'empêche, j'aurais pu me rebeller, et j'aurais fini dans les faits divers : "règlement de compte entre 2 bénévoles de la Croix-Rouge. Selon un témoin, une bénévole brune avec des jambes d'1,20m a foutu son tronc (boi-boite) dans la tronche d'un autre bénévole qui ne voulait pas partager son feu".

Ce même mec me prévient, sympa, qu'il ne faut pas non plus que j'aille à tel autre feu parce que c'est LE feu de machintruc. Le délire...

Vous vous demandez si j'ai trouvé un feu finalement ? Suspense... Oui !
Mais le plus moche dans tout ça, c'est que quand j'ai vu une bénévole s'approcher de MON feu, l'idée m'a traversé l'esprit de la dégager. Heureusement, je me suis vite souvenue que j'étais là pour la Croix-Rouge, et pas en compétition aux JO.

Faire la quête à un feu, c'est facile, si on se limite à demander "je vous mets un petit autocollant sur votre pare-brise ?". J'en suis vite restée à ce niveau. J'ai distribué quelques bonbons, mais les flyers sont restés dans un sac par terre.
Comme dirait Popo, la babysitter de numéro 1, je n'ai pas été touchée par la grâce à mon berceau. Je n'ai donc aucun talent de prestidigitatrice me permettant de tenir le (grand) tronc d'une main, la poignée de bonbons et les flyers dans l'autre.
La quête se fait au feu rouge, et très vite, il passe au vert (c'est marrant comme un feu que je trouve long en voiture a pu me paraître trop court ce matin là !), donc tu as en fait très peu de temps pour dire "bonjour", prendre la thune, proposer un autocollant, le coller, proposer un bonbon, le distribuer et souhaiter une bonne journée à ces automobilistes pressés, le tout avec un gros smile. Alors les flyers, j'ai même pas tenté.

Passons maintenant aux automobilistes... là, à cet instant, précis, je souris...parce qu'il y a quand même de drôles de spécimens.

Donc, parmi les automobilistes, on trouve :
  •  les "youpi-c'est-la-quête-trop-bien" : ceux là, ils sont tout sourire, te souhaitent bon courage et taillent même une petite bavette, avant de se faire klaxonner.
  • les "si-je-la-regarde-pas-elle-me-verra-pas" : FAUX. On vous voit faire semblant de regarder dans le sens opposé à notre direction. Franchement, regardez-nous, vous risquez juste un petit sourire de notre part !
  • les "j'ai-déjà-donné" et qui te montrent le petit autocollant collé sur le pare-brise. Rien d'anormal me direz-vous, sauf que pour certains, le petit autocollant, il n'est pas d'aujourd'hui, ni d'hier. Alors, c'est vrai, le gars, il a déjà donné, sauf que c'était sûrement à l'époque des francs.
  • les "non-non-non-non-non" avec un air "je ne mange pas de ce pain là, moi Madame". Ceux-là, je me demande ce que leur a fait la Croix-Rouge. Mais c'est toujours un moment marrant : la personne se prépare à croiser ton regard et dès que tu la choppes, elle secoue énergiquement la tête, pour bien que tu comprennes que ce n'est pas la peine que tu t'approches de sa caisse, c'est NON.
  • les "putain-le-feu-va-passer-au-vert, dépêche-toi-connasse-de-venir-chercher-ma-pièce". Ce sont les mêmes qui mettent 3 heures à trouver leur portefeuille puis qui n'arrivent pas à mettre la pièce dans le trou. Souvent le mari balance un "dépeeeeeche toi, c'est vert", il commence déjà à accélérer alors que l'épouse est en galère. Quelquefois, celle-ci finit par te la jeter dans la main "je vous la donne, c'est plus ...." et la voiture part en trombe ("simple", c'était la fin de la phrase, mais tu ne peux l'entendre, à cause du bruit du moteur en pleine accélération).
  • les "c'est-pas-grand-chose" ou "j'ai-que-ça". Plein de gens pensent nécessaire de dire que ce qu'ils donnent, c'est pas grand chose. Je suis à peu près certaine d'avoir déjà dit une phrase dans ce genre. Tu donnes ta pièce en t'excusant, c'est fort quand on y pense ! Maintenant que je suis passée de l'autre côté, je peux vous dire que le montant n'a vraiment aucune importance !
  • les "je-te-file-mon-vide-poche". J'ai récupéré plein de petites pièces de cette façon. Et des pièces de monnaies étrangères et un trombone. Comme le feu passe vite au vert et que mettre 40 pièces de 1 ou 2 centimes dans une tirelire en moins de 3 secondes, c'est mission impossible (surtout si c'est la voiture avec le mari pressé qui fout la pression à sa femme), les gens prennent ta main libre (celle qui contient déjà 4 bonbons) et te refilent le butin. Tu passeras 3 feux rouges à mettre tes pièces dans le trou. Dans cette catégorie, il y a en a quelques-uns qui pensent nécessaire, quand tu les remercie et leur souhaite une bonne journée, de conclure par un "ça me débarrasse". Perso, je trouve que ça gâche un peu le geste altruiste...

  •  la palme revient à un chauffeur de taxi qui est passé une 1ère fois et m'a filé une pièce, que j'ai dû attraper au vol et qui est repassé avec des clients une seconde fois une heure plus tard pour réclamer son petit autocollant.
Une belle expérience, vraiment.

Comme dirait PPDA, "sans transition", aujourd'hui c'était la fête des mamans. Parmi tous mes cadeaux, j'ai eu THE collier de nouilles.
Je pensais que ce truc était une légende, mais non.
Mes collègues auront donc le plaisir de me voir avec mon nouveau collier dès demain... Chiche !







1 commentaire:

  1. Ah mais en fait, t'es vraiment une super nana... Suis impressionnée...
    Bisous et bon week-end ;)
    Claire

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