Vide-greniers & bon coin : tout doit disparaître !!

Ceux qui me connaissent un peu savent que j'ai un côté "Monica Geller" qui sommeille en moi. Bon, ok, il ne fait pas que sommeiller. Il se traduit par un besoin irrépressible que chaque chose soit rangée à sa place. Pour autant, je vous rassure, avec des enfants de 5 et 2 ans, mon salon ressemble bien à une salle de jeux. Bienvenue jolie cuisinière, établi du parfait bricoleur, boîtes de legos, tableau, trotteurs, lit en bois, poussette, et j'en passe. Mais tous ces petits jeux ont une place bien précise. Chaque soir, une fois les ptits monstres au lit, j'ai donc mon petit quart d'heure de folie, mon petit quart d'heure Monica.

Maintenant que j'ai confessé mon toc, vous comprendrez mieux pourquoi, depuis quelques semaines, j'ai un pincement au cœur quand je descends au sous-sol, là où sont rangées mes chaussures. Parce que c'est aussi là que je stocke les affaires trop petites des enfants. Donc, tous les matins, je suis au bord des larmes d'assister, impuissante, à ce bordel. J'ai un tel amas de cartons que j'ai de plus en plus de mal à accéder à mes pompes (en gros, mon sous-sol, c'est le placard bordélique caché de Monica). J'envisage sérieusement de tout mettre en vente (les fringues trop petites, pas les chaussures, je suis pas dingue non plus). Sauf que je sens bien que ça va être galère, compte tenu de mon expérience en matière de vide-greniers (limitée, certes) et en matière de vente sur le bon coin (là, je suis une pro).



1. Le bon coin

Bon, là, contrairement au tchip, je pense que tout le monde connaît et que tout le monde a plus ou moins pratiqué.
On dépose son annonce, avec 3 photos maxi, et c'est gratuit.

Perso, c'est sur le bon coin que j'ai acheté le trio poussette, cosy et nacelle de numéro 2, d'une valeur de 700 € environ neuf. Acheté 230 €, revendu 230 € un an plus tard. Yeah ! Vive le bon coin.

Même bilan pour mon Iphone 4 acheté en décembre 2010 à 100 € chez mon opérateur. Je l'ai revendu en septembre 2015...100 €. Je crois que j'aurais pu le vendre plus cher. Dès que l'annonce a été mise en ligne, le nombre d'appels a été impressionnant. Au bout de deux minutes, il était vendu. René a failli fondre les plombs quand mon portable continuait à sonner à 22h30 et que les gens essayaient de me convaincre d'annuler la vente précédente :

• non, mais moi, je suis prêt à venir maintenant vous le chercher
• euh... comment te dire que je n'ai pas envie que tu débarques chez moi à 22h30 un samedi soir ?
• non, mais, s'il vous plaît, j'en ai vraiment besoin
• euh...comment te faire comprendre qu'il est DÉJÀ RÉSERVÉ ?!

Bref, j'ai aussitôt désactivé l'annonce.

J'ai vendu un tas de trucs facilement : du parc bébé au support mural pour big télé que l'ancien propriétaire nous avait laissé (on n'est pas fans de la télé accrochée au mur, nous sommes des extraterrestres) en passant par le blouson de moto.

Ça, ce sont les bonnes affaires. Y a eu aussi les grosses galères.

Exemple pour un p**** de cale-bébé à 10 €, échange de textos improbable (j'ai recopié les fautes, sinon c'est pas drôle) :

• Bonjour, c'est pour le cale bébé svp prouver me répondre 
• Quelle est votre question ?
• Vous laver toujours ou pas svp (oh my god, Molière doit se retourner dans sa tombe)
• Oui
• Votre dernier prix svp car j'ai vraiment pas trop moyen
• ??? J'en cherche un d'urgence (je n'ai pas répondu de suite, car j'étais en RDV, donc Mme s'impatientait)
• Désolée, j'étais en rdv pro. Je le maintiens à 10 €, il est en parfait état.
• Vous habiter ou à chalons
• On peut se donner rdv en centre-ville si vous êtes intéressée (ne sentant pas trop l'affaire, j'avais pas vraiment envie de lui donner mon adresse)
• sauf que la moi j'ai pas les sou sur moi ses mon marie il travail et puis j'ai pas ma piece d'identité pour tirer a la banque et j'ai pas ma carte et puis moi aller en ville c'est cho quand j'ai accoucher il y a pas longtemps et ma poussette je les demain donc ses chos
• en plus j'en n'est vraiment besoin
• il quitte à 29h (ah oui, en effet)
• 19h
• et donc ? (parce que là, je n'ai pas compris ce qu'elle voulait en fait !)
• donc faut j'attends qu'il quitte du boulot car j'ai pas sou la sur moi et puis vous l'aurais dit raleur je l'aurai pris car jetai avec comme vous été rdv pro vous avez pas vu m (traduction : c'est ta faute, Supernana. Si tu avais répondu aussitôt à mon SMS au lieu d'être en RDV professionnel, j'aurais pu demander des sous à mon mari et j'aurais pu me rendre en ville pour te payer ton cale-bébé)

 Bon, à ce stade, il est 15h30. Le premier message m'a été envoyé à 10h18. Comment vous dire... Elle commence à me gonfler la nana. Je veux bien être patiente, mais y a des limites, surtout pour un truc à 10 €...
Sauf que la nana, elle le veut, le cale-bébé. Reprise des hostilités à 18h25.

• Vous pouvez après 19h svp car mon mari quitte à 19h svp car j'en n'est besoin svp (inspire profondément Supernana)
• Ok. Merci de me dire a quelle heure précisément et où en centre-ville
• Vous pouvez venir a coter du CFA (nan, mais je rêve. Elle se fout de moi ?
•  Non, je vous ai proposé en centre-ville
• Oui sauf que sa serra mon marie car moi mon fils et tout petit et j'ai pas encore poussette et si possible vous pouvez diminuer prix (arghhhhhh, je vais lui faire bouffer, le cale-bébé)
• Je ne baisse pas le prix. Faites une brocante, vous en trouverez peut-être des moins chers. Bonne soirée. (hop, là, c'est bon, ma patience a atteint ses limites)
• C'est pas sa c'est que mon marie se déplace
• mon marie a dit ok mai il demande si vous pouvez a la gare car il sort du travail et après il ni a pu bus je lui passer votre numero il va vous appeler quand il va quitter (ok, j'ai compris, c'est une blague. Elle est où la caméra ? Marcel Béliveau, c'est bon, je t'ai reconnu)
• donc si il va en ville il va devoir marcher a pies jusqu'à l'abide (l'abide = quartier "la bidée")
• Laissons tomber. J'ai des enfants en bas âge moi aussi et je ne peux me déplacer. Désolée.
• Vous pouvez que en ville

Il est 18h47. Je n'ai pas répondu à son dernier message, parce que visiblement, elle ne s'arrêtera jamais. Elle a de l'endurance la petite. J'aurais dû stopper la conversation bien plus tôt.

Epilogue : le cale-bébé a été vendu 10 € à une gentille maman pas chiante.

Dans le même genre, j'ai connu la galère pour le coussin d'allaitement. Une nana m'a appelée pour venir chercher le coussin un vendredi midi, chez moi. Le vendredi matin, elle m'appelle pour me demander si je peux pas venir lui déposer à tel endroit.

• Euh, non, je vais pas me taper un aller-retour et traverser toute la ville pour te l'amener. On avait dit CHEZ MOI, bordel. Je dois avoir une voix de pigeon ou de lapin de trois semaines.
• Bon bah, ce soir alors ?
• OK, vers 18h45.
• Ah... c'est tard.
• Marcel Béliveau ?
• Bon, ok pour 18h45.

A 18h47 (putain, 18h47 la connasse), je reçois un SMS  :

• bonsoir, excusez-moi pourrions décaler le rendez vous à demain matin s'il vous plaît en espérant que vous avez toujours le coussin. Cordialement
• Bonsoir, ok pour demain matin.

Je n'ai pas demandé l'heure à laquelle elle comptait passer, pas encore remise de la nana sans gêne du cale-bébé : j'aurais mis ma main à couper qu'elle ne viendrait pas. Je me suis absentée de la maison de 10h à midi, mais René n'en est parti qu'à 11h15. Elle n'est pas venue. Je me suis payée le culot de lui envoyer un SMS pour lui faire part de mon opinion sur son attitude.
#Supernanaoulaterreurduboncoin
Épilogue : vends toujours coussin d'allaitement. Pas d'envoi, pas de déplacement, fin des négos dès que le nombre de SMS échangé ou d'appels téléphonique excèdera 3.

Conclusion (#toutçapourça) : les fringues trop petites de numéro 1 et numéro 2, je ne vais pas les vendre sur le bon coin. Entre ceux qui vont me demander d'autres photos (mais tu veux quoi ? la photo de l'étiquette ?), me demander si je peux les faire à 0,50 € au lieu de 1€ pièce, me demander de les apporter chez eux ou je ne sais où, je risque d'y perdre ma santé mentale.

En tout cas, maintenant, dans mes annonces, je prends soin de préciser :

• si j'accepte d'envoyer ou non et, si j'accepte l'envoi, le montant des frais d'envoi à la charge de l'acheteur
• que le prix n'est pas négociable
• et je mets "parfait état" et non "état neuf", parce que certaines personnes pensent que état neuf = neuf... Exemple : J'ai mis mes Asics trop petites en vente, précisant "état neuf". Une dame me demande combien j'ai fait de sorties avec et quelle distance (on sent la pro). Je lui réponds le plus précisément possible. Elle me répond "ah oui, donc elles ne sont pas neuves". J'étais tentée de lui donner des explications sur l'expression "état neuf" mais bon, je veux pas être radiée du bon coin, non plus.

2. Les vide-greniers

Comme tous les ans, quand je découvre que c'est le vide-greniers du quartier, je me dis "ah mince, j'ai encore oublié de m'inscrire. Tant pis, je le ferai l'année prochaine."

Cette année, alors que j'étais dans le bus avec mes Supercollègues pour un séminaire d'entreprise, j'apprends que le vide-grenier du quartier a lieu une semaine plus tard.

• Ah mince, déjà ? Tant pis, je le ferai l'année prochaine.
• On a réservé 15 mètres, y a une place pour toi si tu veux.
• Ah bah d'accord ! Je n'ai que sept soirées pour tout préparer mais why not ? 
• On te réserve 3 mètres.
• ok, ça devrait suffire.

C'est marrant mais la liste des choses qui ne servent à rien et qu'on peut mettre en vente est interminable. Tu retrouves toujours un tas de trucs.
Après avoir emprunté quelques caisses à vendange à Superpapa, j'ai entreposé dans le jardin tout ce que je voulais vendre et René a joué à son jeu favori : Tétris. Ou comment faire tout tenir dans les caisses à vendange puis comment faire tenir les caisses à vendange et le reste dans la Golf ?

C'est là qu'on se rend compte que les 2-3 trucs à vendre se sont transformés en 200-300 trucs.

La journée "vide-greniers" a été épuisante mais vraiment agréable, grâce aux Supercopains qui avaient amené une rotonde, des chaises longues, des boissons, etc. René a apporté sa contribution pour le pique-nique du midi et a géré les petits toute la journée pendant que je jouais à la vendeuse.

C'est marrant comme tes décisions de la veille sur le prix de vente sont réduites à néant au fur et à mesure de la journée

• la veille au soir : ça, je le vend pas à moins de 10 € ;
• le matin, après t'être levée à 5h30 du mat' et avoir couru comme une dératée pour décharger la voiture, fait un aller-retour chez toi parce que, en un voyage, c'était pas possible (transformation de 2-3 trucs en 300 trucs), re-déchargé, garé la voiture, installé tes affaires : bon, je peux le descendre à 7 €, éventuellement ;
• à 14 heures : va pour 6 € ;
• à 17 heures, parce que tu prends conscience que tu devras ranger les trucs pas vendus, les charger dans ta voiture, les décharger puis les ranger chez toi, Marcel Béliveau is back : 1 € ? Bon, ok. Allez, barre-toi, avant que je change d'avis.

J'ai vendu un tas de trucs improbables au cours de cette journée et me suis fait un petit pactole qui a servi à quelques petits plaisirs pendant les vacances.

Après cette première expérience, je suis tentée d'opter pour un vide-greniers type "bourse aux vêtements" pour vendre les fringues trop petites de numéro 1 et numéro 2. Monica a un tas d'idées pour rendre sa table attirante. Mais Supernana est fatiguée d'avance par le tri et le boulot que ça va nécessiter. Mais bon, c'est ça ou bientôt, j'irai au boulot en chaussettes.